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Le Chichen Itza mexicanisé, dit « maya-toltèque » ou
« Super-Tula » (fin Xème – début XIIIème)
A Un architecture monumentale : el castillo, el juego de
pelota …
Lors de la seconde phase d’occupation, se développe à Chichen Itza
une architecture dite monumentale dont nous verrons les influences dans la
partie suivante. Le new chichen se trouve ainsi concentré sur une place
importante qui peut être définit de terrasse surélevée par rapport au reste du
site en raison de la nivélation importante du terrain. Mais voyons pour débuter
quels sont ces monuments, leur rôle et leur importance dans le paysage du site.
Tout comme le Chichen de la partie sud, on parle ici de groupe avec pour
monuments principaux : el Castillo, le complexe du jeu de balle, le temple
des jaguars, le tzompantli, le temple des guerriers, le groupe des mille
colonnes, el mercado et divers plateforme. Nous allons maintenant voir quels
sont ces bâtiments plus en détail.
El Castillo, est une pyramide dont on trouve des descriptions dès
le XVIe siècle, alors que les premiers colons se rendent sur le site avec,
parmis eux, Diego de Landa. Ce monument est le plus grand du site, s’élevant à
60 mètres et mesurant 24 mètres de côté, et il se trouve au milieu d’une
esplanade vide de toute structure. Il est parfois nommé temple de Kukulkan
ayant été érigé en l’honneur de ce dieu (=quetzacoatl). On a parfois dit qu’il
s’agissait d’un calendrier de pierre, en cela que la somme du nombre des
marches (91) de chaque escalier (4) placés sur chacune des faces du monument,
donne un résultat de 364, et 365 si l’on inclue la marche qui apparaît tel un
socle tout autours de la base. On parle aussi de calendrier en cela que la
pyramide, formée de 9 niveaux, a 18 anges sur chaque face, ce qui équivaut au
nombre de mois dans le calendrier maya. L’édifice dont on parle se superpose
sur une pyramide plus ancienne, datant cependant de la même période, qui
renferme un sanctuaire habritant le trône du jaguar rouge dont le style
s’apparente à l’art maya.
Juego de Pelota : il faut savoir que le site comptabilisait
au total 13 jeux de balle dont celui-ci, par ses dimensions exceptionnelles,
est le plus grand. En forme de I, il fait 146 mètres de longueur sur 36 mètres
de largeur. Les gradins sont ornés de bas reliefs qui ont pour fonction
d’expliquer ce jeu, qui se concluait par le sacrifice par décapitation d’un
joueur de l’une des deux équipes. Sur cette représentation, le cercle représente
la balle avec en son centre une tête de mort tandis qu’à côté se trouve le
joueur décapité dont sort 6 jets de sang qui symbolisent les 6 joueurs.
Tzompantli est souvent associé au jeu de balle, en cela qu’il
servait à accueillir les têtes des sacrifiés qui étaient ainsi exposées sur
cette plateforme de 50 mètres de long, en forme de T. Lors de la fouille, les
archéologues ont trouvé dans les fondations de l’édifice des têtes de chac
mool, des crânes ainsi qu’un anneau cassé de jeu de balle. Ce qui fera que les
scientifiques dresseront ce lien entre les deux édifices. Mais le sacrifice
n’apparaît pas que lors du jeu de balle, comme nous le verrons quand nous
parlerons des artefacts du cenote sacré, cette pratique est de plus en plus
répandue lors de cette période.
L’ensemble des mille colonnes et temple des guerriers est un
édifice datant de 900 à 1100, avec un vestibule de 100 colonnes ornées de
guerriers emplumés qui traduisent un esprit militarisé qui fait dire qu’on
assiste lors de cette phase à une prise d’importance d’une caste guerrière. Les
piliers en blocs de pierre, surmontés de dés, permettent de concevoir de vastes
temples aériens, avec des salles de rassemblement. Le temple quant à lui est
une construction pyramidale de quatre niveaux dont les murs en talus s’achèvent
en panneaux. Mais cet édifice tout comme ceux que nous de décrire renferme de
nombreux éléments qui le lient à divers sites et divers cultures, ce que nous
allons dès maintenant nous proposer d’expliquer.
.
B L’architecture, la sculpture et les artefacts du cenote: des
influences diverses, de Tula en passant par divers régions du Mexique.
On assiste dans ce Chichen à l’élaboration d’un plan organisé tout
comme à Tula. Mais là ou le lien avec Tula apparaît le plus flagrant demeure
l’exemple du Temple des guerriers. En effet le plan, ainsi que la situation,
sont inspirés du Temple Tlahuizcalpantecuhtli, dédié à la planète Venus et à
l’étoile du matin, à Tula dans l’état d’Hidalgo au Mexique. Mais cet ensemble
est à lui seul le fruit d’inspirations qui fusionnent des éléments
d’architecture maya, des formes du Mexique Central avec ce plan lié à Tula,
mais aussi d’autres régions mésoaméricaines. C’est en cela que cet édifice tout
comme les autres de cette période ne se limitent pas à une simple inspiration
Toltèque mais bien à quelque chose de plus complexe. Cependant on ne peut tout
nier et la thèse disant que la caste gurrière prend alors toute son importance
est encore à ce jour. En effet, on assiste alors à un partage du pouvoir et les
guerriers semblent orchestrer une émancipation soudaine. C’est pourquoi on les
retrouve tant dans les sculptures, le plus souvent accompagnés d’un serpent
qui, par sa forme en S, symbolise le pouvoir et le sacré. De plus les prêtres
prennent alors de l’importance, comme le prouvent les représentations, ce qui
peut être expliqué ou alors peut expliquer les sacrifices qui faisaient l’objet
de grands rassemblements.
Pour en revenir aux liens important qui unit la citée à divers
cultures, on constate que l’obsidienne utilisée sur le site, proviendrait des
mines de l’état de Hidalgo (Ucareo, Pachuca …) qui sont alors contrôlées par
Tula. Ainsi avec l’obsidienne ce sont des idées qui circulent, surtout en ce
qui concerne l’architecture et la sculpture. Cependant les productions de
Chichen apparaissent moins rudes que sur les sites toltèques, traduisant une
adaptation de ce style à l’idée esthétique m
aya, plus douce, plus fine. Cela
explique que sur les représentations murales, les personnages sont principalement
habillés dans un style attribué à la culture toltèque. Mais on se trouve bien
loin de l’idée d’une vulgaire réplique de ce qui était à Tula, et on lit
d’ailleurs bien souvent que Chichen est bien plus que sa réplique, c’est Tula
« en plus grand et en mieux ». Comme nous l’avons montré avec
l’exemple du Caracol, l’art fusionne, se lie, avec une continuité des masques
Chac Puuc, une apparition des représentations des guerriers, les têtes de
Kukulkan.
El Castillo apparaît comme le produit d’une fusion totale entre
les divers inspirations. En effet les moulures saillantes de l’édifice
apparaissent comme inspirées du tablero toltèque bien qu’elles soient adoucies.
Les angles arrondis, absents du style toltèque, sont plus observés dans
l’architecture maya et Puuc, tout comme le résultat mathématique qui donne pour
résultat 365, et d’autres éléments en relation avec le calendrier maya. Les
têtes de Kukulkan, le serpent formé par le rayon solaire le jour des équinoxes,
le talud (qui renforce la partie basse du temple), les sculptures de pierre sur
le bord du toit, qui remplacent la crête faîtière, sont tant d’éléments hérités
plus globalement d’une tradition dite Mexicaine, c'est-à-dire du Plateau
Central. C’est en cela que l’on dit que le site est mexicanisé plus encore
qu’il n’est toltèque, car cela réduirait alors Chichen Itza à une simple
version améliorée du style toltèque. Bien plus que cela, cette citée a sut
s’enrichir des divers cultures qu’elle a cotoyée, que ce soit dans le cadre
d’échanges ou d’une domination à un moment de son histoire.
Mais les éléments dits mexicains ne se manifestent pas seulement
dans la pyramide. On les retrouve aussi à l’image de ces dés qui rehaussent les
alfardas, ainsi que les statues dit de porte étendard ou les têtes de serpent,
les atlantes, tigres ... Le Chac Mool, chargé d’accueillir les produits des
sacrifices et des offrandes, dans sa position à demi couché lui-même est
d’inspiration du plateau central, plus précisément du site Toltèque de Tula,
cependant il apparaît plus travaillé, fusionné avec l’esthétique plus douce
maya. Mais ce n’est pas là le dernier lien avec Tula, on pourrait aussi parler
du Jeu de Pelote qui ressemble grandement à celui du cite en question, mais
tout ces exemples ne feraient que confirmer la fusion entre les genres. Pour
Pollock, ce grandiose du jeu de balle et de l’architecture de Chichen, cette
éclosion des sacrifices «peut être teinté des effets de l’hybridation
culturelle » et être vu comme « la conclu
sion de la grande tradition
architecturale dans l’air maya ». Cette fusion des genres, ne relègue pas
au second rang le style maya qui reste prédominant et a su se parer de ce que
les autres cultures lui inspiraient.
Pour finir, le Cenote sacré a délivré aux archéologues de nombreuses
découvertes avec une large quantité d’os humains et animaux, de céramiques,
pierres, métaux, objets en bois, coquillages, textiles et nombreuses autres
découvertes qui furent préservées et informent les archéologues sur de nombreux
points. Voyons avant de conclure deux découvertes majeures de ce cenote. Ce
crâne, ayant pour fonction d’encensoir, est une découverte unique à ce jour
mais le travail des crânes était alors une préoccupation courant dans le monde
maya et mexicain, cependant la déformation volontaire de l’occipital opérée
apparaît plus d’origine maya. On trouve par ailleurs un encensoir dit de style
mixteque, ou encore des figurines dont l’origine est encore peu certaine, mais
sans doute d’une tradition du Veracruz. Ainsi le mobilier, tout comme
l’architecture, se voit inspiré de divers courants de style, de culture, et
donc de pensée.