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Présentation générale du site

a- Situation géographique et plan du site :

situation 


Le site de Chichen Itza, dont le nom se traduit par « bouche des puits des ltzás », se situe dans le Yucatan au Mexique, plus précisément dans la région actuelle du Quintana Roo. C’est une zone géographique caractérisée par de faibles pluies mais une érosion importante qui se traduit par la prédominance de cenotes (puits naturels) qui offrent une eau douce accessible aux habitants, n’y ayant aucun point d’eau en surface dans cette partie du Yucatan. Comme nous le verrons lors de l‘étude du site, le cenote joue aussi un rôle cérémoniel quant aux sacrifices qui y étaient orchestrés, et permit de retrouver nombre de mobiliers archéologiques qui y furent déposés.
 
Pour ce qu’il en est du plan d’ensemble du site, il est communément séparé en deux parties avec un axe nord sud. La phase sud du site, la plus ancienne, est nommée par Thompson «Old Chichén» tandis que la phase nord est appelée «New Chichén». Tozzer entreprend cette même bipolarisation du site avec un caractère bipartite entre une phase ancien de style purement maya qui lui vaudra le titre de «Old Maya Chichén» tandis que la partie nord du site est dite «New Toltec Chichén», en référence au style toltèque qui est alors annoncé par les archéologues. On part donc bien d’une considération chronologique en raison des différences stylistiques et architecturales des bâtiments. Cependant Charles Lincoln soutien quant à lui une contemporanéité et une unité du site ne reconnaissant pas les notions de «New» et «Old» Chichen, pour lui il s’agit plus encore d’une partie publique et d’une autre privée de la cité. La première idée étant la plus rependue, et la plus étudiée, c’est celle dont nous nous servirons dans cet exposé.      
 

b- Histoire et répartition du site :
 
L’histoire du site remonte à l’an 415 avec jusqu’en 455 les traces d’une agglomération au sud du cenote. On parle jusqu’en 900 d’une citée Maya de style Puuc (style qui se cristallise principalement dans les citées de Uxmal ou encore Cabua) qui offre une architecture bien spécifique que nous étudierons, plus en détail, dans un développement futur. Ainsi, Itza étant le nom du peuple qui fonda la ville en 534 de notre ère. Il y a une occupation pendant un siècle puis un abandon pour des raisons inconnues.
 
A partir du Xè siècle, la cité devient le centre religieux d’une civilisation Maya Toltèque florissante et était probablement un lieu d’initiation pour les prêtres qui étaient, par la suite, envoyés dans le reste du Yucatan. Vers 987, arrivée de migrants, c’est la deuxième phase, le centre se déplace vers le nord, vers le cénote sacré. Plan de la ville organisé. Ainsi donc de 900 à 1548 on entre dans la seconde phase d’occupation du site qui, elle-même, se décompose en divers périodes. De 967 à 987 on parle d’une période de migration des guerriers toltèques, menés par Kukulkan, roi de Tula, qui conquiert la ville de Chichen Itza. Apparaît alors une seconde occupation, matérialisée par de nouvelles fondations, des constructions d’édifices très important dans un style architectural nouveau qui se nourrit d’apports que l’on dira toltèques dans un premier temps (Castillo, Juego de pelota …). On ne dénombre plus aucune nouvelle construction passé le XIIIe siècle et la citée s’éteindra rapidement, peu de temps après la chute de Mayapan, au milieu du XVe siècle. Le site n’est alors plus occupé mais est toujours fréquenté quant à l’aspect cérémoniel.
 
 
c- Histoire de la recherche :


 

C’est Montejo l’ancien qui occupera les ruines, de 1479 à 1548, et y établit en 1532 la première capitale des Espagnoles du yucatan. L’évêque Diego de Landa visitera les ruines en 1556, dont il fera une description littéraire. Le site délaissé mais pas oublié, ne sera pas étudié avant le XIXe siècle. En 1842 John Lloyd Stephens et Frederick Catherwood travaillent sur le site, le premier le décrivant, le second le dessinant, et le travail se voit complété par un plan général. Dès lors Chichen Itza, devient l’objet des préoccupations de recherche. De grands noms s’y succéderont, le français Augustus Le Plongeon y fouillera de 1875 à 1883 bien que ses travaux furent assez peu considérés. Viennent alors des photographes tels Maler et Maudslay dans les années 1880, puis des noms que l’on site encore à ce jour : Holmes en 1895 qui étudia l’architecture et le plan, tandis que Adela Breton dans le début du XXe siècle fait des copies en couleur des peintures de la ville qui sont pour la plupart détériorées ou perdues à ce jour. C’est donc un témoignage historique précieux que nous offrent ces représentations de Breton encore à ce jour. Thompson au même moment, va s’adonner à récupérer les artefacts présents dans le cenote sacré, qu’il enverra hors du pays pour la plupart illégalement. Mais il laissera aussi un travail très sérieux qui a largement inspiré ce devoir et surtout documenté celui-ci. Morley et Kidder dans les années 30 vont entreprendre l’étude et la restauration de nombreux bâtiments du site, c’est ainsi que le temple du guerrier et le caracol sont par exemple restauré alors. Dans les années 60, on étudie à nouveau le cenote mais les études ne dureront pas réellement. Le Castillo se voit consolidé (pour les façades sud et est) et plus tardivement dans les années 90 on restaura la Colonnade occidentale. Le dernier grand nom à avoir étudié le site dans les années 1990 sera Schmidt. Mais la liste que nous proposons ici n’est nullement exhaustive et nous n’oublions pas la contribution de Tozzer ou encore de Sharer quant à l’étude et la compréhension des structures et de l’histoire du site. C’est donc vers 1840 que débutent les travaux archéologiques, de reconstruction et en 1988 que le site entre dans le patrimoine mondial de l’UNESCO.

adela breton